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[Takin] 1- Tu te souviens ? Connasse !

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[Takin] 1- Tu te souviens ? Connasse ! Empty [Takin] 1- Tu te souviens ? Connasse !

Message par Takin Ven 14 Avr 2023 - 10:22

10 mai 2021. Pour lui rappeler quelques souvenirs, avant qu'il ne soit trop tard.
La liste serait plus longue, mais voilà déjà quelques vérités dérangeantes.


Bonjour maman,

Sollicité par un entourage de plus en plus inquiet pour moi, et conscient aussi que cela me devenait nécessaire, j’ai commencé une série de consultations avec une psychologue.

Ma récente démarche a mis en évidence des traumatismes psychologiques que je porte en solitaire depuis mon enfance.
Je crois que tu l’as toujours ignoré.
Pour ne pas m’éterniser dans des discussions stériles, j’ai préféré t’écrire ma version des faits.
Ainsi, je limite également les possibilités de voir mes propos déformés ou sortis de leur contexte.

Pour savoir comment te donner maintenant ma version des faits, ou mon ressenti en tant qu’enfant, je me posai encore la question de te ménager.
Malheureusement, je n’ai pas le sentiment de l’avoir été moi-même.
Alors, autant t’expliquer -  en une seule fois - tout ce que je me traîne depuis tant d’années.

Tu dois voir la vérité en face : j’ai souffert dans mon enfance et je souffre encore aujourd’hui.


1] Mon père (le vrai papa)

Dans mes souvenirs les plus lointains, je revois quelques hommes venir chez nous pour te parler.
Tu t’es mise à pleurer, en cachant ton visage dans les mains.
Et ces hommes qui te faisaient pleurer cherchaient malgré tout à te réconforter.
Je ne comprenais pas cette contradiction.
Evidemment, je n’avais pas aimé que des gens débarquent chez nous pour faire pleurer ma mère.
Trop jeune pour retenir une date, ni même comprendre réellement ce qui se passait, j’en avais gardé un souvenir très amer.
Plus tard, j’ai réalisé que l’on était venu certainement t’apporter une très mauvaise nouvelle.

Toujours dans mes souvenirs, il y avait un jeune homme très gentil avec moi et vraiment bienveillant.
Il est parti du jour au lendemain, me laissant face à mon désarroi.
Pourquoi nous avait-il laissés seuls ? Où était-il parti ?
Je ne sais plus par quels cheminements ou suggestions, j’avais assimilé l’idée qu’il était parti dans le ciel, avec d’autres gens, et qu’il devait y manger à une grande table.
J’étais suffisamment explicite dans mes questionnements, parce que je revois ma grand-mère maternelle me montrer simplement le ciel – avec un visage aussi étrange que mystérieux.
Pour ma part, je trouvais qu’elle ne faisait pas grand cas de ma préoccupation et de la nécessité de retrouver ce monsieur qui était parti.
Peut-être était-elle certainement gênée et soucieuse de ne pas trop en dire ?
Mais au final, j’avais perçu de l’indifférence dans mon entourage. Et cela me créait de la peine.

Très jeune enfant, je passais beaucoup trop de temps à inspecter méthodiquement le ciel.
Personne ne s’est posé la question de savoir ce que cela signifiait.

Je voulais retrouver ce monsieur gentil et lui demander de revenir.
J’en rêvais aussi la nuit, me réveillant toujours au moment où il me découvrait à ses pieds alors qu’il était attablé avec des inconnus. Il me disait : « mais, qu’est-ce que tu fais là ? » - toujours avec cette bienveillance qui ne le quittait pas.
Je me réveillais paniqué et désenchanté.
Puis un jour, mes grands-parents paternels m’ont expliqué l’histoire de leur fils disparu.
Quand ils m’ont montré des photos de mon père, j’ai immédiatement reconnu le jeune homme que j’avais tant cherché.

En repensant à l’histoire du grand banquet dans le ciel, je réalisais que les adultes autour de moi étaient capables de faire des entorses avec la vérité.
Et j’en ressentais du dépit.
Sans parler de mon profond désarroi, en comprenant que cet homme fondamentalement gentil ne reviendrait jamais.
Mon père n’était pas resté longtemps à mes côtés.
Malgré ce temps court, et rien que par son comportement, il m’a marqué durablement en me démontrant sa bienveillance indiscutable.


2] Les premières violences

Au quotidien : disputes et violences conjugales devant des enfants littéralement indignés et apeurés.

Je te revois prendre des coups, crier, pleurer.
Quand tu te rebelles, c’est pour prendre le gros coup de poing dans le nez.
Ou alors, te faire emmener de force dans la salle de bain, pour un « petit traitement calmant» à l’eau froide.
Pour sa part, mon beau-père justifie cette brutalité par ton comportement - et il te harcèle de reproches.

Vous vous rejetiez mutuellement la responsabilité du traumatisme infligé aux enfants.
Considérant certainement que ces vagues déclarations péremptoires suffiraient à régler la question.

Avec beaucoup de recul dû au temps passé, je vais te donner mon ressenti d’une enfance vécue dans ces circonstances.

Je me souviens très (trop) bien de ma maîtresse d’école maternelle à Carentan.
Je lui racontais toutes les horreurs vécues au quotidien :
• « Mon papa fait pleurer ma maman. Il crie tout le temps. »
• «  Il lui a donné un coup de poing. Elle saignait du nez. »
• « Il y avait du sang dans l’assiette », etc…


Cette enseignante a été bien trop lâche pour faire le moindre signalement.
En négligeant totalement notre sécurité, elle me conseillait juste de lui dire d’arrêter.
Et à 5 ans, témoin de violences conjugales interminables, je disais à mon beau-père ne pas taper sur ma mère. « Parce que la maîtresse l’a dit ».
Cette institutrice indigne se contentait de me donner des conseils dérisoires.

Rien que le départ à l’école était une source de stress inacceptable pour un enfant de 5 ans.
Combien de fois, suis-je allé à la fenêtre pour voir la 2CV de mon beau-père s’éloigner sans m’emmener ?
« Pour que tu te débrouilles avec ton gosse ».  Règlements de comptes mesquins par enfant interposé.
Et c’était le voisin du dessous qui me conduisait à l’école, comblant ainsi une carence inadmissible.

Lorsque personne ne venait me chercher à l’école maternelle, la maîtresse me couvrait de reproches.
Dans l’attente prolongée, je recevais ses remontrances répétées.
Elle aurait mieux fait de s’adresser à mes parents, plutôt que de me faire porter la responsabilité de leur indifférence.

Quand lassée d’attendre, elle me ramenait dans le lotissement, le trajet me paraissait bien long – sous le flot de ses critiques qu’elle aurait dû réserver exclusivement aux adultes (soi-disant « responsables »).
Et quand j’en faisais part à mon beau-père, il balayait tout ceci d’un revers de la main.
Je pouvais bien me morfondre d’inquiétude à l’école, votre crise conjugale comptait davantage que moi.
Et la maîtresse pouvait protester. Juste un geste de désinvolture en réponse.


Comment prétendre donner une bonne éducation à ses enfants, après avoir démontré tant de violence, d’égoïsme, de perfidie ?

Je ne crois pas que vous ayez mesuré la conséquence de vos comportements sur de jeunes enfants.
Ni du discrédit durable que cela peut engendrer.


3] Années 70
[Nous avions déménagé dans un petit village (certainement pour mieux t'isoler).]

Depuis cette époque des années 70, j’ai des tendances suicidaires.
Je m’étais fait cogné pendant tout un après-midi – pour une succession de minables prétextes aussi futiles les uns que les autres, j’étais totalement désespéré.
Quelles excuses auriez-vous avancées pour justifier qu’un pré-adolescent puisse sauter du toit du garage avec une corde autour du cou ?
Mon ingratitude devant vos allégations d’écoute et de soutien ?

Au fil du temps, j’ai pu apprendre un langage très diversifié: putain, salope, butée-bornée, baffe, taloche, beigne, raclée, tu vas voir quand on sera rentrés à la maison, ordure, petit trou-du-cul, Cosette, Fantômas, attardé mental…
De belles preuves d’affection, surtout quand l’application pratique permet de faire la subtile différence entre une taloche et une beigne.
Sans oublier non-plus ces « encouragements » bien avisés tels que « Pleures, tu pisseras moins ».
Ou encore le « Tiens ! Une autre ! Comme ça tu pleureras pour quelque chose ! »
Sans compter « Pfff, tu pleures comme une vraie gonzesse !».
«Tu ne perds rien pour attendre ! » : une vraie phrase de psychopathe.


Jusqu’à aujourd’hui, j’ai préféré garder en moi ces souvenirs douloureux.
C’était ma manière de résister.
Pourquoi votre enfant restait-il mutique, solitaire, distant et inexpressif ?
Mieux vaut prétendre que c’est un imbécile sournois, pour occulter certains manquements ?
Au moins, c’était une excuse suffisante pour écarter l’idée d’une consultation psychologique – avec le risque de faire révéler des agissements coupables – ou une forme de misère affective.


En tant qu’enfant mineur, j’ai subi ces violences physiques, ces violences verbales, ces intimidations physiques et psychologiques, ces insultes, ces brimades, ces vexations, ces moqueries.
Pire, cela a été commis au sein de la cellule familiale et par des personnes ayant ascendant.
Peut-importe l’époque, il s’agit de faits délictueux dans des circonstances aggravantes.
Avec des conséquences psychologiques désastreuses quand cela est vécu dès le plus jeune âge.

La justice des hommes n’est jamais passée, mais j’ai la mémoire intacte et je garde toujours avec moi un grand ressentiment vis-à-vis de ceux qui se sont mal comportés.

En rappelant quelques vérités dérangeantes, je ne manque de respect à personne.

Certes, je reconnais le dévouement et l’implication de nos parents dans notre éducation – dans une certaine mesure.
[Depuis cette lettre, mon opinion à beaucoup changé quant à ces 2 personnes - le connard violent et la salope complice].

Par contre, je ne suis ni mauvais ni ingrat lorsque je pointe vos comportements inacceptables.

En rappelant quelques vérités dérangeantes, je ne manque de respect à personne.


C’est à moi que l’on a manqué de respect : en battant ma mère sous mes yeux, et en me maltraitant pendant ces années.

Et si tu étais tentée de trouver encore des excuses, ou de « bonnes raisons », je n’y verrais qu’une vaine tentative pour tenter de masquer tes propres défaillances.
Les deux parents ont bien l’obligation de protéger leurs enfants, entre autres.

J’en ai assez des faux-semblants et que l’on puisse abuser de mon caractère plutôt accommodant.
La honte ne doit pas demeurer sur les victimes. Elle doit changer de camp.

En réponse à ce que tu m’as écrit en 2007, je ne partage pas tes croyances sur mon beau-père et son comportement.
Tout en lui reconnaissant de grandes qualités dans certains domaines.
[Après coup, je me demande bien ce que j'ai voulu dire par là.]

Son fils n’a pas été épargné non-plus. Je n’ai pas fait le décompte des coups reçus, mais il est largement en tête.
Comment peut-on construire sa personnalité dans un tel contexte – alternant entre sévérité démesurée et marques d’affection excessives ?
Personne n’en serait sorti indemne.

Quant à sa fille, je me suis toujours demandé jusqu’à quel point elle avait été abîmée par ce milieu si particulier dans lequel elle a grandi – tout en étant relativement préservée des coups, elle a vu beaucoup trop de choses malsaines.

Je ne compte plus les fois où mon beau-père quittait la maison – sans juger utile de te dire ce qu’il allait faire.
Ou allait-il ? Il estimait qu’il n’avait pas à de compte à te rendre ? Que c’était si peu avouable ?
Parfois, il nous a laissés tous les 4 déjà à table – en prenant toujours soin de vider sa voiture en se débarrassant du cartable de son fils.
« Pour ne pas qu’on sache qu’il a des enfants … » disais-tu avec le visage triste d’une mère humiliée.
Comment peut-on constater ce manque de respect pour femme et enfants, sans éprouver une sourde colère ?

Un contexte de misère affective malmène la construction harmonieuse d’une personnalité.
Il serait particulièrement inconvenant de blâmer sa progéniture après-coup. (Ou après coups ?).
Tes trois enfants ne sont pas responsables d’avoir vu ou subi des violences.

En juillet 1974, tu partais dans ta région d'origine avec ses deux enfants.
Tu annonçais à mon beau-père que tu souhaitais le quitter.
Tu lui reprochais malhonnêteté, mauvaise humeur continuelle et gifles.
Je m’en souviens très bien.
[Et j'ai encore une copie de ta lettre...]


4] Années 80

Jeune adulte, j’ai essayé d’entretenir des relations épistolaires avec ses enfants.
Mes lettres n’ont jamais reçu la moindre réponse.
Puisque ma démarche semblait déranger, j’y ai mis fin.
Que l’on ne vienne pas m’en tenir rigueur.


5] Années 90

En 1994, tu m’as dit au téléphone que je devais m’abstenir de venir chez vous.
Ainsi, tu donnais écho aux reproches de mon beau-père qui ne souhaitait plus me voir.
J’ai bien tenu compte de cette demande. Après-coup, ce serait plutôt cocasse de m’en porter grief.
Venir m’accuser de reniement alors que j’ai été explicitement rejeté, voilà une pirouette assez remarquable.
C’est aussi pour cette raison, qu’aux obsèques de ma tante Claude, j’ai bien précisé que je viendrai de nouveau chez toi « si j’étais le bienvenu ».


La dernière fois que mon beau-père s’est adressé à moi, c'était par courrier.
Il m’annonçait (une nouvelle fois…) son intention de divorcer.
Il me demandait surtout de « reprendre » ma mère pour qu’elle vienne vivre chez moi.
J’ai trouvé cela particulièrement choquant, pour le peu de considération qu’il te témoignait encore.

J’ai répondu que l’on m’avait déjà trop mêlé à vos déboires conjugaux, et que vous aviez la responsabilité de régler vous-mêmes vos problèmes incessants.

Depuis la fin des années 60, il s’était passé une trentaine d’années.
Alors finalement, vous aviez certainement trouvé votre compte dans cette relation si particulière.


Par contre, on ne peut pas dire que vos enfants aient été épargnés par vos turpitudes.

Dis-toi bien que le temps passé à lire cette lettre de quelques pages, ce n’est rien en comparaison de ces années de souffrances affectives et psychologiques.



6] Années 2000

Après le décès de mon beau-père, tu m’as envoyé plusieurs lettres.
Ton opinion sur lui avait considérablement changé.
Oubliée cette nuit dans l’hôtel près de la gare, où tu étais partie t’isoler avec 2 jeunes enfants pour fuir ton quotidien infernal.
Oublié aussi le départ pour ta région d'origine en juillet 1974.

Vu les circonstances, j’admets bien que l’on ne fasse pas étalage de la boue.
Moi-aussi, je me suis gardé de tout commentaire déplacé.

Mais de là à tout embellir outrageusement, tu n’étais vraiment pas obligée.
Pas avec moi, en tout cas.

Quand tu argumentes sur mon ingratitude supposée, je constate que tu me reproches surtout d’avoir été une bouche supplémentaire à nourrir.
Tu n’évoques même pas ton affection. Cela conforte bien mon ressenti.

Jusqu’à aujourd’hui, j’ai préféré garder en moi colère et déception.
Tu as certainement cru que c’était une forme de faiblesse ou d’acceptation sans réserves.
Que cela te donnerait le droit de m’insulter et de m’agresser avec tes rancœurs.
Que tu pouvais tout te permettre avec moi, parce que je semblais encaisser les coups-bas sans sourciller.

Avant de te lancer dans un révisionnisme intolérable, tu aurais dû te poser les bonnes questions.
Et ne pas me prendre pour une personne peu attentionnée.
Une excuse si facile et sensée occulter vos lourdes déficiences.

Lorsque je repense à tes couplets nauséabonds sur le manque de reconnaissance, cela me fait vomir.
Manque de reconnaissance de quoi ?
D’avoir bien souvent entendu ma mère se faire traiter de putain ?
Ou de voir ma grand-mère maternelle considérée comme une « mère-maquerelle » ?
Ce qui justifie que son courrier (à mon attention) parte au feu plutôt que de me le donner ?
De t’avoir vue prendre un coup de poing direct dans le nez ?
D’avoir vu ton sang couler jusque dans l’assiette ?
Ou peut-être de t’avoir vue te réfugier, battue et terrorisée, chez les voisins du dessous ?
De voir la porte de la salle de bain défoncée à grand coups de pied, parce que tu y étais réfugiée ?
D’avoir vu son fils prendre trop fréquemment des « bonnes  raclées pour son bien » – sous le prétexte d’une « éducation exemplaire » ?
D’être conscient que sa fille ait été élevée dans un contexte violent et anxiogène ?
D’avoir eu les ongles couverts de petits points blancs, parce que je me mettais les mains sur la tête pour me protéger des coups de règle ?
Je vois encore ton expression silencieuse quand tu l’avais découvert.

Et toi, tu conclues sans pudeur : « Je suis fière d’avoir partagé sa vie pendant 41 ans ».
Amnésie sincère ou mauvaise foi démesurément assumée, je ne sais pas quoi en penser.
J’en suis malade de voir ma mère se déshonorer toute seule. Tu ne t’en rends même pas compte.

Par contre, je n’ai jamais considéré mon beau-père comme « le fils du maçon ».
Celui que tu appelles le « maçon » ? Moi, je l’ai toujours appelé Pépère.
Quand on a 5 ou 6 ans, un grand-père est un homme vieux mais plutôt gentil et agréable.
Jamais un enfant ne dévaloriserait un grand-père à cause de son métier ou de sa condition sociale.
Comment as-tu pu imaginer que cela me pose problème de vivre avec « le fils du maçon » ?
Serait-ce encore la manifestation de tes propres frustrations ?
Tes cadres de valeurs sont parfois choquants.
Mais cela ne t’autorise pas à affirmer que tes enfants aient les mêmes.

Tu n’as aucune légitimité pour parler en mon nom, pour décider qui j’aime ou qui je n’aime pas.
Ni même qui je renie (ou pas), parce que je n’ai jamais renié qui que ce soit – contrairement à toi.
« Ce gosse, je le hais » est bien ce que tu déclarais à mon sujet.
Cela fait très longtemps que j’ai compris tout le sens de cette indignité.

Mon beau-père me l’a rappelé plusieurs fois.
Il l’a aussi rapporté à mes grands-parents.
Comme ça, il savait que le message serait bien passé.

En retour, je n’ai jamais dit (ni même pensé) que je te haïssais.
Ça aussi, tu devais le savoir un jour.


7] Aujourd’hui

En essayant de faire le plus court possible c’était ma version des faits.
Ce que j’ai pu ressentir dans mon enfance – et après.
Tu peux raconter ce que tu veux et interpréter comme ça t’arrange.
Il reste les faits, les traces écrites et les blessures psychologiques.


Aujourd’hui, je ne m’adresse qu’à toi - et sans déballage public indécent.
Tout ceci ne regarde personne d’autre, car c’est le récit intime d’un enfant à un adulte qui était sensé protéger.
J’espère que tu n’auras pas l’indécence d’en faire étalage.
Par exemple, pour te faire plaindre (de tes propres turpitudes…) - ou pour créer des conflits entre tes enfants.

J’ai déjà été extrêmement meurtri.
Tu n’es pas obligée de continuer toi-même ce travail sordide - en commettant d’autres abjections peu honorables.

De plus, ce serait la preuve que tu n’as toujours rien compris.
Je le rappelle : c’est à moi que l’on a manqué de respect, en frappant ma mère et en me faisant subir toutes ces formes de violences intolérables.
Il s’agit quand-même de maltraitances et de complicité de maltraitances.
Ce sont des délits et il serait malvenu de se répandre sur un passé peu glorieux - en jouant une comédie aussi fausse qu’obscène.

Pas la peine, non-plus, de chercher à minimiser des responsabilités indiscutables et accablantes.
Les faits sont forts éloquents et bien trop graves.

J’ai laissé passer le délai de prescription (pourtant fort long, car la justice est de plus en plus sévère dans ce domaine).
Certains jours, il m’arrive de le regretter.
Peut-être aurais-je eu des excuses ou au moins des regrets – je me permets d’en douter.
Libre à toi de réparer quelque chose dans ce domaine. Nous verrons bien.

Maintenant, il ne me reste plus que la possibilité de faire ouvrir une enquête – pour que tu sois auditionnée et mise face à tes responsabilités – même si tu n’as pas joué le premier rôle dans cette histoire.
J’y pense parfois, en me remémorant ces moments de vies gâchées.
« Je ne sais pas ce qui me retient de le faire » - comme tu disais.
J’ai beau être si peu reconnaissant à tes yeux, je réalise quand-même que tu as suffisamment encaissé de coups et que, compte-tenu de ton âge, il n’est peut-être pas indispensable d’en passer par là.


Cependant... Il n’est pas question de me faire encore trainer dans la boue, surtout par toi.
Vous m’avez trop fait souffrir, chacun à votre manière.
Si malgré tout tu décidais de faire un esclandre, il y aura une clarification sans complaisance.
Cela permettra à ses enfants de comprendre ce qu’ils ont pu manquer, parce qu’ils sont plus jeunes (ou mal informés).

De plus, je me suis bien gardé de déballer tout ce que vous avez pu vous reprocher mutuellement dans votre couple.
C’est assurément choquant, à défaut de m’avoir personnellement blessé.
Si tu ne souhaites pas tourner la page et aller vers l’apaisement, je ne vois pas pourquoi je devrais encore  t’épargner ce passé si peu glorieux.


Dans tes courriers, tu m’as parfois insulté ou injurié.
Cela te conforte peut-être dans tes certitudes faciles.
Tu as dû remarquer que je ne m’abaisserai pas à te faire subir le même traitement.
D’ailleurs, c’est (encore et toujours) un délit. Tu es prévenue.


Pour ma part, je considère que tu as été une victime toi-aussi.
Même si tu préfères ne pas voir cette vérité en face.
J’ai suffisamment d’éléments concrets pour l’affirmer.

8] Demain

Au fil du temps, tu as vécu des moments considérablement éprouvants et déstabilisants.
J’en suis très conscient, et je resterai particulièrement vigilant à ce que personne n’abuse encore de ta situation sous couvert de bonnes intentions.
Qui que ce soit, personne n’a le droit d’exploiter tes vulnérabilités dues à l’âge et aux blessures affectives.
Le cas échéant, je n’hésiterai pas à engager les poursuites appropriées.


Après toutes ces années, il était bien temps que je te donne (enfin) mon point de vue.
Il n’est pas question pour moi de débattre avec autrui sur ce que j’ai vécu ou ressenti.
C’est une affaire strictement personnelle.
Tu devais savoir comment j’ai enduré vos errements, et connaître mon opinion.
Qu’elle te plaise ou non.

Grâce à mon « blindage hors-norme », j’ai survécu (comme j’ai pu).
Mais il y a eu trop de malfaisances pour en sortir indemne.
Je continue mon chemin, le soutien psychologique sera nécessaire pour encore longtemps.


Quoi qu’il ait pu se passer avec mon beau-père, tu restes ma mère et je continuerai de faire mon possible pour t’apporter mon soutien – comme ces dernières années.
Qu’il s’agisse de formalités, de conseils, de passer un coup de fil à un artisan peu consciencieux, prendre des rendez-vous pour toi, ou simplement échanger quelques nouvelles.



Commentaires (avril 2023)
Depuis cette lettre, mon opinion à beaucoup changé quant à ces 2 personnes - le connard violent et la salope complice.

Je ramène ici un passage d'un post du bistrot - "Les bons conseils et les excuses à la con".

https://enfance-maltraitee.forumactif.com/t7-les-bons-conseils-et-les-excuses-a-la-con

Takin a écrit:Les excuses de connasses :
Quand il faut rendre des comptes, arrivent les argumentations à la con  : "madame était sous influence..."
Cela veut dire quoi ? Qu'elle n'était plus responsable de la sécurité des enfants ?
Ce n'est pas au moment de rendre des comptes qu'il faut le dire !!!

Vous imaginez la même chose à l'école.
Un instituteur insulte et frappe des enfants.
La directrice ne dit rien... parce que "madame était sous influence..."  Shocked


Dans un cadre scolaire, jamais personne n'admettrait une excuse aussi débile.
Immédiatement, on répond: "madame la directrice , vous êtes légalement responsable".
1 - Les enfants étaient sous votre responsabilité.
2 -Si vous n'étiez pas en état, il ne fallait pas prendre cette responsabilité.
3 - Avec vos responsabilités, vous aviez l'obligation d'intervenir en cas de violences sur les enfants.
4 - Avec vos responsabilités,  vous aviez l'obligation de prévenir les autorités en cas de violences sur les enfants.
5 -En fermant les yeux, vous êtes devenue complice pour les actes commis dans votre établissement.
6- Il ne fallait pas attendre les poursuites judiciaires pour vous déclarer incompétente.


Dans la sphère familiale, c'est presque pareil.
Il suffit de retirer le titre "la directrice" du texte.  [Takin] 1- Tu te souviens ? Connasse ! 1f608
"Madame, vous êtes légalement responsable".
1 - Les enfants étaient sous votre responsabilité.
2 -Si vous n'étiez pas en état, il ne fallait pas prendre cette responsabilité.
3 - Avec vos responsabilités, vous aviez l'obligation d'intervenir en cas de violences sur les enfants.
4 - Avec vos responsabilités,  vous aviez l'obligation de prévenir les autorités en cas de violences sur les enfants.
5 -En fermant les yeux, vous êtes devenue complice pour les actes commis dans votre foyer.
6- Il ne fallait pas attendre les poursuites judiciaires pour vous déclarer incompétente.


Personnellement, j'en connais une qui a eu la double incompétence: à l'école et chez elle.  pig

Forcément... "madame était sous influence..."
Le zéro absolu sur l'échelle du respect.
De la part d'un(e) fonctionnaire de l'état, c'est une défaillance totale.
C'est le mépris pour les enfants comme pour les parents d'élèves.

"Madame était sous influence...": la mauvaise excuse des désinvoltes.
"Madame était sous influence...": la mauvaise excuse des irresponsables.
"Madame était sous influence...": la mauvaise excuse des incompétent(e)s.
"Madame était sous influence...": la mauvaise excuse des lâches.
"Madame était sous influence...": la mauvaise excuse des malhonnêtes.
"Madame était sous influence...": la mauvaise excuse des ordures qui ne respectent personne.

"Madame était sous influence..." : en clair, il faut comprendre :
                     "madame n'assume toujours pas ses responsabilités coupables, et elle persévère dans la désinvolture."   Evil or Very Mad

Takin
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